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Cadre théorique

Cadre théorique

L'analyse du projet de Nimègue s'est fait en 4 grandes thématiques: Landscape urbanism, les infrastructures vertes, le water sensitive urban design (WSUD) et les principes de perméabilité, de richesse et de robustesse de Bentley

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Schéma d'analyse du cadre théorique

Landscape Urbanism

Le Landscape Urbanism est une pratique de l'urbanisme post-industrielle qui a vue le jour avec la réintégration du paysage dans l'imaginaire collectif à la fin du 20e siècle, notamment avec la sensibilisation à la crise écologique et climatique. Le fondement de cette pratique est d'étudier et d'utiliser le paysage comme trame de fond de l'urbanisme. Il s'agit d'une conception du milieu bâti qui s'ancre recontextualise l'urbanisme dans son contexte régional et biotique. L'approche prend en considération la complexité des dynamiques environnementales et de la forme urbaine. C'est avec l'humilité que la pratique reconnait la valeur du processus au-delà de la recherche d'une forme. En ce sens, l'urbanisme du paysage est en réaction à la pensée modernisme à cherchant à contrôler les processus sociaux.
 

"new possibilities for future urbanisms must derive less from an understanding of form and more from an understanding of process, how things work in space and time."

James Corner met de l'avant que l'urbanisme du paysage est la collision de deux disciplines qui s'excluent mutuellement mais aspirent à un modèle de cohabitation et de dynamiques complexes. Le paysage commande le développement urbain. Plus que de simples espaces esthétiques et récréationel, le paysage est le vaisseau de fonction écologiques majeures, notamment la gestion du système hydraulique. Bien que la matière de fond soit organique, l'urbanisme du paysage est une approche pluridisciplinaire qui englobe culture, économie, social et politique également. Il s'agit de voir le territoire comme une succession de couches se superposant au milieu environnemental avant tout.

L'urbanisme du paysage est un cadre théorique répandue véhiculant un imaginaire nouveau de l'urbanisme. Or, ce cadre théorique est dépourvu de principes structurants à la pratique professionnels. James Corner, dans son chapitre Terra Fluxus, évoque quant à lui une structure de 4 thèmes provisoires.

1

Process over time

2

Staging of surfaces

3

Working methods

4

The imaginary

Ces thèmes seront le fondement de l'analyse du point de vue de l'urbanisme du paysage dans le cadre de ce cours.

Infrastructures vertes 

Les infrastructures vertes désignent des éléments naturels ou semi-naturels qui sont utilisés pour répondre à des enjeux environnementaux et améliorer la qualité de vie urbaine. Dans le contexte des villes résilientes, les infrastructures vertes jouent un rôle crucial dans la gestion des ressources en eau, la prévention des inondations, et la préservation de la biodiversité.

Création de zones naturelles pour absorber les excès d’eau et prévenir les crues.

Plaines inondables

Parcs et zones de végétation pour améliorer la qualité de l'air et offrir des espaces de loisirs.

Espaces verts urbains

Utilisation de végétation pour filtrer et gérer l’eau de pluie.

Zones tampons végétales

Création de corridors verts pour permettre la biodiversité et la circulation de la faune.

Connectivité écologique

Water Sensitive Urban Design (WSUD)

Le Water Sensitive Urban Design (WSUD) est un terme apparu dans les années 1990 en Australie et à depuis été repris à l'échelle internationale, également en Angleterre et en Nouvelle-Zélande. Le WSUD fait partie d'une famille de stratégies urbaines portant sur la planification de la gestion des eaux, dont le Low Impact Development (LID), utilisé en Amérique du Nord. Dans le cadre de ce travail, le WSUD est étudié comme une réponse à l'enjeu de vulnérabilité face aux inondation, ainsi que comme moyen pour renforcer le lien entre la ville, ses habitants et le Waal.

Le WSUD est une approche sensible et durable de la planification urbaine et de la gestion des ressources aquatiques qui vise à intégrer davantage les cycles de l'eau - pluviales, potables, usées - dans la planification des villes. Il cherche à minimiser les impacts environnementaux des zones urbanisées sur les écosystèmes aquatiques tout en améliorant la résilience des infrastructures face aux changements climatiques. Ce concept combine des solutions techniques et naturelles pour gérer les eaux pluviales, protéger les ressources aquatiques, et maximiser les bénéfices écologiques, sociaux, et esthétiques des espaces urbains. Parmi ces stratégies, on peut penser à la création de bassins de rétention et de zones humides, aux infrastructures vertes, aux bandes végétales et naturelles entre les milieux urbains et naturels, et à l'intégration de ces éléments dans le paysage, de manière à les mettre en valeur et à leur offrir une multifonctionnalité. 

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Le WSUD est guidé par plusieurs principes allant de la protection des milieux naturels jusqu'à la minimisation des coûts, en passant par la création et la bonification des paysages naturels (Donofrio et al., 2017) :

 

  • Protéger les systèmes naturels : protéger et améliorer les réseaux d'eau naturels (ruisseaux, rivières, zones humides) dans les zones urbaines.

  • Protéger la qualité de l'eau : améliorer la qualité de l'eau qui s'écoule des développements urbains vers les ruisseaux, les rivières et les baies.

  • Rétablir l'équilibre hydrique urbain : Rétablir l'équilibre hydrique urbain en maximisant la réutilisation des eaux pluviales, des eaux grises et des eaux recyclées et en utilisant la gestion des eaux pluviales selon la méthode LID.

  • Minimiser la demande en eau potable : préserver les ressources en eau par la conservation, la réutilisation et l'efficacité globale du système.

  • Intégrer le traitement des eaux pluviales dans le paysage : utiliser les systèmes de traitement des eaux pluviales dans le paysage en incorporant des utilisations multiples qui fourniront des avantages multiples, tels que le traitement de la qualité de l'eau, l'habitat de la faune et de la flore, l'espace public ouvert et les loisirs.

  • Réduire l'hydromodification : réduire les débits de pointe et le volume des eaux de ruissellement provenant des aménagements urbains tout en assurant l'infiltration et la recharge des nappes phréatiques.

  • Créer des aménagements paysagers : intégrer l'eau dans le paysage pour améliorer la conception urbaine et les valeurs visuelles, sociales, culturelles et écologiques.

  • Minimiser les coûts tout en ajoutant de la valeur : les solutions de WSUD doivent être économiques et faciles à mettre en œuvre, ce qui permet une application à grande échelle.

Évidemment, ce ne sont pas tous ces principes qui seront pertinents pour l'analyse du projet Room for the Waal. En effet, certains principes du WSUD, tels que la protection des milieux naturels, l'intégration des eaux dans le paysage et la réduction de l'hydomodification, ont une plus grande importance dans le projet. Cependant, il sera intéressant de voir comment les différents principes du WSUD s'appliquent ou non et comment le projet aurait pu en faire davantage pour intégrer de manière plus large l'eau à la vie urbaine.

Les Stepping Stones à marée haute. Photo : NEXT Architects

Les Stepping Stones à marée basse. Photo : Next Architects

Principes de Bentley

Perméabilité

La perméabilité, selon Bentley, est essentielle pour rendre un espace accessible et favoriser les choix des usagers. Elle se définit par le nombre et la variété de routes disponibles à travers un environnement, permettant une mobilité fluide et des connexions optimales entre différents lieux. Cette qualité repose sur plusieurs aspects :

 

  • Accessibilité physique : la possibilité de circuler librement grâce à des itinéraires multiples, réduisant les obstacles et les blocages.​

  • Accessibilité visuelle : la capacité des usagers à percevoir clairement les chemins et les interfaces entre espaces publics et privés.​

  • Petits blocs urbains : des blocs plus réduits augmentent les options de déplacement et facilitent l’orientation.

 

Une bonne perméabilité favorise les interactions sociales, améliore l’expérience des usagers et renforce l’attractivité des espaces publics. Toutefois, un excès de perméabilité peut engendrer des conflits entre les usages ou compromettre l’intimité des espaces privés.

Robustesse

La robustesse, selon Bentley, désigne la capacité des espaces urbains à accueillir une diversité d’usages et à s’adapter aux besoins changeants de leurs usagers. Elle repose sur plusieurs principes :

 

  • Flexibilité d’usage : les espaces doivent permettre des activités variées sans nécessiter de transformations majeures.​

  • Adaptabilité temporelle : les infrastructures doivent être conçues pour répondre aux besoins présents tout en restant pertinentes à long terme.​

  • Durabilité fonctionnelle : un espace robuste résiste à l’usure et aux changements environnementaux tout en maintenant sa fonctionnalité.

 

Un espace robuste favorise une utilisation maximale tout en optimisant les ressources investies. Cependant, la complexité de sa conception et son coût initial peuvent représenter des obstacles.

Richesse

La richesse, selon Bentley, fait référence à la diversité et à l’intensité des expériences sensorielles qu’un espace urbain peut offrir. Elle englobe :

  • Richesse visuelle : diversité des formes architecturales, des paysages et des couleurs.​

  • Richesse sonore : bruits naturels ou urbains, comme le clapotis de l’eau ou le murmure du vent.​

  • Richesse tactile et olfactive : textures des matériaux, senteurs de la végétation, interactions directes avec l’environnement.

 

Cette qualité contribue à créer des espaces attrayants et engageants, renforçant le bien-être des usagers et leur attachement au lieu. Toutefois, l’absence d’entretien ou une conception monotone peut réduire cette richesse.

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