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Nimègue

PAYS

PAYS-BAS

SUPERFICIE

57,72 km2

POPULATION

182 465

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Carte des Pays-Bas

Historique

La ville de Nimègue, Nijmegen en néerlandais, située dans l’est des Pays-Bas et près de la frontière allemande est l’une des plus anciennes villes du pays. Fondée à l’époque romaine, autour de 19 avant J.-C., sous le nom de Ulpia Noviomagus Batavorum (nouveau marché en langue celtique), elle a joué un rôle stratégique en tant que point de passage sur la Waal, l’un des principaux bras du Rhin qui sépare aujourd’hui la portion ancienne de la ville, au sud, de la nouvelle au nord. Au Moyen Âge, Nimègue devient un centre important du commerce Européen. La ville a également un lourd passé militaire qui l’a marquée, principalement au cours de la deuxième Guerre, alors que celle-ci fut l’une des premières à être occupée par les troupes Nazis. La ville fut presqu’entièrement démolie, entre autres par des bombardements alliés en 1944 qui, en se trompant de cible, ont rasés une bonne partie du centre-ville. La reconstruction après sa libération l’a transformée en ville moderne, mais en prenant soins de respecter son patrimoine culturel et bâti. 

Aujourd'hui, Nimègue est reconnue pour son rôle de pionnière en matière de durabilité et d'urbanisme, notamment grâce au projet national au cœur de cette analyse, Room for the River, qui a transformer la ville en modèle d'adaptation climatique. Elle est également une ville universitaire animé, riche en événements culturels. Cette ville au riche passé historique a su se rebâtir et est aujourd'hui tournée vers l'avenir.

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Carte de Nimègue, 1943

Géographie

Contexte national

La géographie de la ville de Nimègue est indissociable de ses logiques hydrologiques. Les terres appartenant aujourd'hui aux Pays-Bas virent le jour grâce à la sédimentation de l'océan et d'importantes rivières traversant l'Europe tel le Rhin. L'embouchure des rivières créa des dépôts, notamment de sable, desquels certaines végétations parvinrent à pousser et former de grandes tourbières. À l'ouest, de grandes dunes de sable se stabilisèrent, créant ainsi un écran protecteur de la mer. 

Les habitants des Pays-Bas ont une lourde expérience de falsification des réseaux hydrauliques. Si le pays est parvenu à occuper la majeur partie de son territoire, c'est notamment grâce à la construction de digues, de remblais, de canaux ou même de lacs. Aujourd'hui, les deux tiers du pays sont vulnérables aux inondations. Les différentes infrastructures de digues permettent de mitiger les risques, mais le pays n'est pas à l'abris des fortes précipitations et de la montés des eaux.   

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Nimègue

Dans le cas de Nimègue, la ville est située sur la rive sud de la rivière Waal, soit la principale distributrice du Rhin, alors que l'arrondissement de Lent se situe sur la rive nord. Le Rhin est la deuxième plus grande rivière d'Europe, puisant ses sources des Alpes Suisses​, jusqu'à son delta au Pays-Bas. Avec les changements climatiques, la rivière peut atteindre un débit de 18 000 m³/s, dont 12 450 m³/s traverse la ville de Nimègue à travers la rivière Waal. ​Le projet de Room for Rivers permet de protéger les habitants contre les crues allant jusqu'à 16 000 m³/s. Le Waal est également une rivière avec une forte affluence maritime. 

Comme la plupart des territoires au Pays-Bas, la ville de ​Nimègue s'est doté d'une digue sur sa rive Nord. Le territoire est actuellement une succession d'usages permettant notamment aux fermiers d'habiter la plaine inondable. Ses terres sont vulnérables aux inondations et présentes généralement un excès d'eau, mais ils sont néanmoins des espaces appropriables.

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Inondations 1995 

Impacts sur Nimègue

​L'année 1995 représente un tournant pour Nimègue et les Pays-Bas en matière de gestion des inondations. Une montée exceptionnelle des eaux du fleuve Waal a mis en évidence les limites des infrastructures traditionnelles comme les digues, et a conduit à une réflexion nationale sur des solutions plus durables.

La crue a entraîné l’évacuation de 250 000 personnes dans les zones proches du Rhin et de ses affluents, dont le Waal.

Cette inondation était une conséquence directe de précipitations importantes en amont du bassin du Rhin.


Les quartiers situés le long du fleuve, comme Lent, étaient particulièrement vulnérables.


Les digues ont été sur le point de céder, ce qui aurait eu des conséquences catastrophiques pour la ville et ses habitants.
 

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2006
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2024

Analyse urbaine

Quartiers urbains

Avant le projet Room for the River, la répartition des quartiers de Nimègue reflétait des choix historiques, mais aussi des limites face aux risques environnementaux. Le centre-ville, densément construit, abritait des fonctions résidentielles et commerciales, mais sa proximité avec le Waal le rendait exposé aux crues. Les quartiers proches des berges, dominés par des activités industrielles et portuaires, étaient peu valorisés pour les habitants. Ces espaces restaient souvent inaccessibles, renforçant une séparation entre la ville et le fleuve.

En périphérie, les quartiers résidentiels récents bénéficiaient d’une meilleure protection contre les inondations grâce à leur éloignement du cours d’eau. Toutefois, ils manquaient de liens fonctionnels avec le centre et les berges, réduisant leur attractivité. Par ailleurs, les espaces publics accessibles au bord du fleuve étaient quasi inexistants, privant les habitants d’un contact direct avec cet environnement naturel. Cette configuration créait une ville fragmentée, incapable de répondre efficacement aux enjeux sociaux et écologiques.

Morphologie urbaine

La structure urbaine de Nimègue avant l’intervention était linéaire, centrée sur le Waal, mais faiblement connectée à son environnement fluvial. Les digues, conçues pour protéger la ville des crues, formaient des barrières physiques et visuelles, isolant les berges du tissu urbain. Cette séparation limitait l’usage social et récréatif des rives.

Les berges étaient dominées par des infrastructures industrielles, réduisant les opportunités de création d’espaces polyvalents ou naturels. Les espaces ouverts, rares et dispersés, manquaient de connexions entre eux, empêchant la formation d’un réseau cohérent de parcs ou de zones vertes. La gestion des risques hydrauliques reposait uniquement sur des digues fixes, sans zones inondables prévues pour absorber les crues, ce qui augmentait la pression sur les infrastructures. Cette rigidité morphologique limitait les opportunités d’intégration paysagère et fonctionnelle, freinant l’adaptation de la ville face aux défis climatiques.

Analyse des flux

Les flux de circulation à Nimègue étaient fortement compartimentés, limitant la connectivité entre les quartiers et les berges du Waal. Le réseau de transport, dominé par des infrastructures routières, privilégiait les voitures tout en négligeant les mobilités douces comme la marche et le vélo. Les principaux axes, longeant les digues, créaient des coupures physiques, rendant l’accès au fleuve difficile.

Les berges manquaient de passerelles ou d’itinéraires dédiés aux piétons et cyclistes, renforçant leur isolement. La coexistence entre véhicules et déplacements doux était mal organisée, générant des conflits fréquents. Par ailleurs, les infrastructures industrielles situées sur les rives fragmentaient davantage les flux, entravant les continuités spatiales et sociales. Ces dysfonctionnements limitaient l’accès aux ressources naturelles offertes par le fleuve et isolaient les espaces riverains, privant les habitants de leur potentiel récréatif et écologique.

Densité et usage des sols

À Nimègue, la répartition de la densité urbaine avant le projet était déséquilibrée. Le centre-ville, fortement densifié, souffrait d’une pression sur ses infrastructures, notamment dans les zones proches du Waal. Cette densité, combinée à une absence de solutions adaptées contre les inondations, accentuait la vulnérabilité des habitants et des bâtiments.

En périphérie, les quartiers résidentiels, moins densifiés, étaient déconnectés du centre et des berges. Cette configuration sous-utilisait ces espaces, limitant leur contribution au fonctionnement global de la ville. Par ailleurs, les berges du Waal étaient principalement occupées par des infrastructures industrielles, empêchant leur transformation en zones publiques accessibles.

La faible proportion de zones tampons naturelles aggravait les impacts des inondations et limitait la résilience face aux crues. Les sols imperméabilisés accentuaient le ruissellement des eaux, tandis que le manque d’espaces verts pénalisait la qualité de vie. Une gestion plus équilibrée de la densité et des usages des sols aurait permis une meilleure adaptation aux défis urbains et environnementaux.

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Usages et zones Nimègue, 2015

Carte des différents qaurtiers de Nimègue, 2022

Carte de la mobilité entre les deux rives, 1985

Le projet de Room for River Waal fait partie d'un programme national.
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